Dans le «libération» de ce matin, la juxtaposition de deux articles, l’un sur la rencontre d’HULOT et de VOYNET à Lorient, et l’autre sur le report du procès de José BOVE, pour la destruction d’une parcelle de maïs transgénique durant l’été dernier. Les magistrats toulousains décidant de renvoyer et de placer les débats après les élections présidentielles.
Dans le premier article (1), l’auteur, Pierre-Henri ALLAIN, nous fait la démonstration de l’illisibilité d’une candidature de l’écologie politique. Ainsi, et après avoir examiné, avec une certaine circonspection, ce début de campagne, le non-candidat sortant de sa candeur, convoque à nouveau, les prétendants pour vérifier la véracité de leurs engagements.
Ne pouvant se passer de la caution (morale et/ou médiatique) apportée par l’animateur de télévision, le (la) futur(e) locataire de l’Elysée aura pour obligation d’intégrer un « programme minimal commun écologique » dans ses propositions.
Dominique VOYNET, elle aussi, cherche à obtenir le label «HULOT». Le journaliste nous raconte comment celle-ci a tenté en vain de faire figurer la photographie de Nicolas HULOT sur la confession de foi. Celui-ci se plaçant au-dessus de la mêlée, lui ayant bien entendu refusé.
L’ancienne ministre verte en serait donc réduite à une forme de mendicité médiatique et écologique.
Les verts devraient se réjouir de la percée dans l’opinion des thèses écologiques, désormais partagées par tout à chacun : urgence de la modification des modes de consommation, obligation d’intégration de bonnes pratiques environnementales et nécessité de s’inscrire dans un développement mesuré.
Mais, et il y a un mais, Nicolas HULOT ne considère pas la production d’énergie par des centrales nucléaires comme un crime. En effet, il considère que cela est le moyen de lutte le plus rapidement opérationnel, contre l’effet de serre et le réchauffement climatique. Il s’agit là du point principal de divergence, mais il est essentiel aux yeux des écologistes. Ainsi, le mouvement d’écologie politique a été lancé par la candidature du professeur d’agronomie de Grignon, René DUMONT (2) en 1974. Cela était aussi consécutif aux mouvements de protestation des antinucléaires (3) du début des années 70.
Je n’ai pas personnellement d’avis totalement tranché sur ce sujet polémique. La France, sous l’impulsion gaullienne, s’est construit une industrie militaire et civile forte. Et même, si elle subit des déboires lors de la construction du nouveau réacteur E.P.R. en Finlande, Areva reste un leader mondial. Pour autant, les stocks d’uranium sont limités (100 années de consommation constante) et si tous les pays (je pense principalement à l’Inde et à la Chine) se convertissaient au «tout nucléaire », il existerait la même pression spéculative que sur les autres matériaux fossiles (pétrole, gaz et charbon)
D’autre part, et cela est un argument des opposants, la France est d’ores et déjà en surcapacité, EDF exportant 15 % de sa production. Enfin, l’enfouissement, la durabilité de la dangerosité des résidus et l’incapacité de prévention (d’information) les générations futures ( à des centaines de génération), sont des questions fréquemment posées mais non encore résolues.
La problématique du nucléaire reste donc la principale fenêtre politique des verts, il conviendrait pour ceux-ci de ne pas la refermer, sous peine de voir cette formation tout simplement disparaître.
Nicolas HULOT a menacé la semaine dernière de présenter ses propres candidats aux élections législatives. Dans ce cas se serait la fin définitive de la cohésion fragile des verts, et sans doute du destin politique de Dominique VOYNET.
(1) http://www.liberation.fr/actualite/politiques/elections2007/243580.FR.php
(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/René_Dumont
(3) http://fr.wikipedia.org/wiki/Antinucléaire
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